Claudine Gerland, ancienne étudiante de l’ITECH Lyon et Coordinatrice des Affaires Réglementaires chez Blanchon-Syntilor, témoigne de son parcours et partage sa vision de l’industrie peinture.
Quelles sont les grandes étapes de votre parcours ?
Claudine Gerland : Après un diplôme d’Ingénieur Formulation à l’ITECH, j’ai intégré une entreprise spécialisée dans les peintures marines. J’avais en charge le laboratoire de contrôle, la production, les achats et le développement des produits. J’ai ensuite changé d’entreprise avec pour mission le développement des peintures grand public et des produits d’ébénisterie. Après avoir élaboré de nombreux produits pour le bois, je me suis intéressée aux aspects règlementaires. Cette expérience m’a ouvert les portes de Blanchon-Syntilor où j’occupe un poste dédié à la réglementation des produits pour l’Europe et le Grand Export.
Comment voyez-vous l’évolution de l’industrie peinture ?
L’évolution est constante sous l’influence de plusieurs facteurs. Présente dans de nombreux secteurs, la peinture doit s’adapter à des exigences et cahiers des charges variés. De leur côté, les consommateurs sont de plus en plus exigeants. Ils recherchent des produits de haute technicité, faciles d’utilisation et à la fois respectueux de leur santé et de l’environnement. Enfin, notre industrie est soumise à un cadre réglementaire strict et en mouvement. Tous ces défis, la nécessité de se démarquer et d’apporter de la valeur ajoutée à nos produits, stimulent l’innovation à tous les niveaux de l’entreprise : recherche et développement, process, logistique, marketing… Dans ce contexte, notre industrie investit dans de nouveaux outils comme l’informatique, la robotique ou la digitalisation et nos métiers évoluent en permanence.
Quel est l’impact de cette digitalisation sur votre métier ?
Notre façon de travailler n’est plus la même. La digitalisation nous permet d’augmenter les performances humaines et de gagner en rapidité et en fluidité dans les échanges et les process. Nos différents services sont connectés les uns aux autres et chacun a accès à l’information en temps réel. Au niveau de la supply chain par exemple, nous avons mis en place un système de commande dématérialisée et reliée aux services de production et logistique. Cela nous permet d’optimiser les délais et d’être plus efficaces. Tout est mis en œuvre pour améliorer la satisfaction du client, facteur clé de notre développement.Du côté du consommateur, la digitalisation donne un accès plus facile aux informations notamment via notre site internet. En même temps, nous enregistrons une multitude de données comportementales que nous analysons pour mieux anticiper les tendances de demain.
Selon vous, quels sont les axes d’innovation et les enjeux du secteur ?
Les entreprises du secteur sont très en pointe en matière de protection de l’individu et de l’environnement. La recherche nous permet aujourd’hui de proposer des produits ayant de très faibles émissions de polluants. Nous prenons très à cœur notre responsabilité en étant attentifs à réduire l’impact de nos produits sur l’environnement, notamment en utilisant des matières premières bio-sourcées et en maîtrisant la gestion de nos déchets. Grâce à des logiciels d’analyse extrêmement performants, nous sommes capables d’analyser le cycle de vie de nos produits et d’évaluer leur impact environnemental pour mieux agir. Ces grands axes encadrent les programmes de recherche et conditionnent l’innovation. Les enjeux sont de répondre aux normes européennes et internationales, mais également, dans une démarche de progrès et d’anticipation, d’aller toujours au-delà.
Quels sont les attraits du secteur pour de jeunes diplômés ?
L’avantage des entreprises de peinture est d’avoir de gros potentiels de développement, ce qui est très intéressant pour les jeunes diplômés, y compris les informaticiens, car ils couvrent des domaines très variés, allant de la supply chain à l’administration des ventes. Le secteur offre de vraies opportunités de carrières, en France comme à l’international qui est un vrai challenge pour nos entreprises. Pour être pérennes et se confronter à d’autres approches et modes de travail, les sociétés doivent exporter. Cela exige énormément de ressources et l’expérience est très formatrice, quel que soit le poste qu’on occupe.
Quels sont les axes d’innovation du secteur ?
Notre secteur offre de gros potentiels de développement, ce que recherchent beaucoup les jeunes diplômés. Avec l’évolution permanente de nos entreprises, il y a de réelles opportunités de carrière aussi bien en France qu’à l’international. C’est un challenge, à la fois pour les jeunes professionnels et les entreprises. Il est important de se confronter à d’autres approches de travail pour savoir s’adapter au mieux. Cette démarche exige réactivité et curiosité, deux ressources très formatrices. De plus, notre secteur couvre des domaines d’activité très variés et offre une grande diversité de métiers et de missions, à tous les niveaux de l’entreprise.