Claude-Bernard Michelot, Directeur Général de la société SOPPEC et Président de la Commission Communication du SIPEV, partage sa vision de l’industrie peinture et témoigne de ses débouchés.
Comment se présente le secteur de la peinture actuellement ?
Claude-Bernard Michelot : L’industrie de la peinture dans son ensemble a entamé un tournant perceptible. Les innovations sont légions et le secteur est riche de nombreuses opportunités. Ces avancées sont notamment liées à la conception des produits, qui devient de plus en plus technique. La peinture intelligente est l’une de ces avancées qui obligent notre industrie à se réinventer en permanence. Mais d’autres facteurs entre en jeu comme la réglementation ou la demande des consommateurs. Le besoin d’information renforce le pôle communication. La nécessité de séduire, celle de recycler et de limiter les déchets, renforce le poids du packaging et demande créativité et technologie. En prise directe avec les préoccupations réglementaires, environnementales et marketing, les métiers se développent autour des produits mais également dans de nombreux domaines périphériques. Avec la particularité de commercialiser un produit semi-fini, le fabricant de peinture engage sa responsabilité sur tout son cycle de vie, conception, production, commercialisation, application, utilisation, destruction. Et c’est autant de métiers différents et passionnants.
Les jeunes ont-ils conscience des opportunités du secteur de la peinture ?
A travers les partenariats établis avec deux écoles prestigieuses spécialisées dans nos disciplines, l’ITECH et l’ESCOM, un constat s’est rapidement imposé à nous : les jeunes n’ont pas conscience du potentiel de l’industrie des peintures et de l’attractivité de ses métiers. La plupart entrant dans une école d’ingénieur sont spontanément attirés par des secteurs plus visibles du grand public, telle que la pharmacologie ou la cosmétique. En revanche, après un stage chez un fabricant de peinture, leur point de vue évolue en découvrant la complexité des travaux de recherche et développement, les nombreux enjeux, techniques, environnementaux et réglementaires, en perpétuelle mouvement. Ils prennent également conscience de la variété des secteurs qu’ils peuvent approcher via la peinture (aéronautique, transport, bâtiment, santé, électronique…). Après une première expérience, souvent les étudiants réorientent leur plan de carrière en direction des produits de peinture. Ils perçoivent tout le potentiel et la richesse des missions proposées dans un contexte beaucoup plus ouvert et moins saturé que des secteurs plus connus. Et là, les motivations deviennent très fortes et sur le long terme. L’une des richesses de notre activité est de rencontrer beaucoup de passionnés.
Que faites-vous, en tant que Directeur Général de la société SOPPEC mais également comme Président de la Commission Communication, pour donner plus de visibilité à l’attrait du secteur ?
Avec le SIPEV, la création du site generation-industrie-peinture.com est une étape importante car il représente le point d’entrée de notre secteur. Il centralise tous les métiers et spécificités de notre activité dans une approche très pragmatique et illustrative, avec des témoignages et des cas concrets. Il évolue constamment, s’enrichit et se fait une place sur la toile en tissant des liens avec les adhérents, les écoles partenaires, en s’ouvrant aux réseaux sociaux, en particulier LinkedIn sur lequel nous venons d’ouvrir un compte.
Au sein de notre entreprise, groupe de PME basé en Charente, nous attirons les jeunes par notre vision du management, nos défis technologiques et la souplesse de notre structure. Nous veillons au bien-être de nos jeunes recrues, à leur intégration et leur épanouissement. Nous sommes à leur écoute et faisons évoluer notre mode de fonctionnement en tenant compte de leurs besoins et de leur approche du monde travail, différente des générations précédentes. Moins sédentaires, ils ont besoin de challenges, d’enrichissement, de valeurs et d’autonomie pour adhérer à l’entreprise. Nous encourageons également la collaboration entre les différentes générations qui ont mutuellement beaucoup à s’apporter.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui hésitent encore à emprunter cette voie ?
Le premier des conseils est d’être curieux et de ne pas rester sur ses a priori qui peuvent laisser passer de belles opportunités. Le schéma classique de viser les grandes métropoles et les grands groupes est réducteur d’autant qu’il n’est plus la seule voie vers le graal. Le monde industriel est beaucoup plus riche et évolue vers plus de diversités. Le secteur des peintures, constitué de grands groupes, de PME, de start-up, traduit cette évolution. L’innovation, la digitalisation, la mondialisation tracent de multiples chemins de traverse vers de belles carrières. L’ouverture d’esprit, la mobilité sont indispensables pour se donner des perspectives. Le lieu géographique, la taille de l’entreprise ne doivent plus être des critères déterminants. Ce sont plus l’intérêt du poste, les évolutions de carrière, l’enrichissement professionnel et personnel qui doivent primer pour élargir son horizon et multiplier ses chances de réussite. Et là, l’industrie des peintures offre du choix.