Alimentée, par exemple, par l’Internet des objets, le Big Data, la réalité augmentée ou encore l’intelligence artificielle, l’industrie du futur offre aujourd’hui un potentiel considérable aux entreprises pour améliorer leur efficacité opérationnelle et stimuler leur croissance.
En intégrant ces nouvelles technologies dans leurs processus de travail, les entreprises ont en effet la possibilité d’optimiser leur productivité : facilité de maintenance des machines, coût de la main-d’œuvre, ou encore réduction du temps de travail. Autant d’indicateurs de performance aujourd’hui considérés comme des repères de succès.
« En France, on a fait le choix de l’industrie « du futur » quand l’Allemagne parle Industrie 4.0.
Quoiqu’il en soit, le grand défi, désormais, est d’embarquer tous les entrepreneurs dans cette révolution technologique et humaine », indique Régine Castagnet, directeur adjoint de la CCI Val-d’Oise.
Pourtant, de nombreuses entreprises ne semblent pas encore prêtes pour cette vague d’innovations et ne réalisent pas, qu’en peu de temps, leur avantage concurrentiel deviendra obsolète si elles ne prennent pas le train de l’industrie du futur. « Elles n’ont malheureusement plus tellement le choix que d’évoluer avec la technologie. La question n’est pas tellement Pourquoi ?, mais plutôt Comment ? Avec qui ? et A quelle échéance ? », précise Régine Castagnet, pour qui l’adoption des technologies liées à l’industrie du futur par les entreprises françaises est une obligation pour que l’hexagone reste dans la course face à la concurrence internationale. « Nous n’avons jamais déserté ce secteur d’activité, mais il est temps de l’investir davantage. »
Alors, comment se préparer à ces mutations ?
Renseignez-vous et faites des choix
Avant tout, définissez les objectifs de votre entreprise à 1 an, 2 ans et 5 ans, et analysez les technologies qui pourraient vous permettre de les atteindre plus sereinement : l’intelligence artificielle ? La réalité augmentée ? Le Big Data ? La robotisation ? À chaque technologie sa spécialité.
« Aujourd’hui, le grand problème des entrepreneurs, c’est le temps et le recrutement. Certains refusent des commandes par manque de temps. Intégrer un robot collaboratif, afin qu’un collaborateur se concentre exclusivement sur des tâches à valeur ajoutée, peut faire partie des solutions adoptées par les entreprises », indique Régine Castagnet.
Et si la liste de solutions adaptées aux besoins de chaque entreprise est longue, de nombreux programmes d’accompagnement permettent aujourd’hui aux entrepreneurs de faire les bons choix. C’est par exemple le cas de l’opération Offreurs de solutions, initiée par l’Alliance Industrie du Futur, qui recense les offreurs de solutions pour permettre aux PME d’identifier des partenaires capables de les accompagner dans leur projet de transformation industrielle. En Ile-de-France, ils sont 134 à ce jour.
L’Usine Numérique, lancée par la CCI Paris Ile-de-France en 2017, permet de son côté aux PME d’expérimenter, d’une part des logiciels métiers liés à la conception et la fabrication, d’autre part des technologies matures, afin de déterminer si ceux-ci correspondent bien à leurs besoins, avant d’investir durablement.
Embarquez tous vos collaborateurs dans l’aventure
De nombreux entrepreneurs perçoivent l’adoption des technologies liées à l’industrie du futur comme une obligation plutôt qu’une opportunité, une tâche reléguée à un service informatique plutôt qu’une stratégie à l’échelle de l’entreprise. Malheureusement, cette approche fragmentée de l’industrie du futur peut considérablement entraver le succès des initiatives mises en place.
À l’inverse, le processus d’intégration de ces nouvelles technologies peut se révéler beaucoup plus facile lorsque les dirigeants tentent de faire avancer les initiatives à l’échelle de l’entreprise. Le changement affecte alors l’ensemble de l’organisation – opérations, ventes, marketing, ressources humaines et autres services – et chaque équipe, chaque service, s’implique.
« Les entrepreneurs sont conscients des compétences de leurs collaborateurs et ont envie de leur proposer des tâches plus valorisantes, de les faire évoluer. Il faut sensibiliser chacun aux avantages que ces nouvelles technologies peuvent leur apporter, et dès lors qu’on leur donne des pistes, ils n’ont aucune raison d’avoir peur d’intégrer ces nouveautés dans leur quotidien », explique Régine Castagnet.
Envisagez, par exemple, de créer une équipe composée de différents intervenants issus de différents départements de votre entreprise pour vous assurer que tout le monde est au courant de ce qui se passe, et que les choses vont bien de l’avant.
Établissez un budget réaliste
Enfin, soyez pragmatique avec votre budget. Si vous n’avez pas beaucoup d’argent à allouer à ces nouvelles technologies pour le moment, prévoyez de financer votre transformation par étapes et assurez-vous de vous en tenir au plan.
« Ce serait une erreur de vouloir tout transformer de A à Z, d’un coup. Si l’entreprise a les moyens de le faire, pourquoi pas, mais le mieux est d’y aller pas à pas en priorisant la mise en place des technologies en fonction de la stratégie globale et des objectifs à court et long terme », conclut Régine Castagnet.
N’hésitez pas également à vous tourner vers des structures externes pour connaître les démarches à entreprendre pour se lancer efficacement. Depuis un mois, dans le cadre d’une initiative de la région Ile-de-France, un consortium, porté par le Cetim, déploie un programme d’accompagnement des PME vers la modernisation et l’industrie du futur. Objectif : améliorer significativement la performance industrielle globale en abordant les facteurs humains, technologiques, organisationnels et les ruptures de marché, en réalisant des diagnostics, des PoC ou encore des études de faisabilité de l’intégration d’une brique technologique ou d’une évolution organisationnelle.